Publié dans la revue JAMA, l’article scientifique introduit l’un des premiers échantillons représentatifs à l’échelle nationale, près de 10 000 personnes de 15 ans ou plus ayant donné un aperçu des obstacles psychologiques rencontrés par ces populations marginalisées partout au pays.
En bref :
- Sur une période d’un an, les personnes transgenres et aux diverses identités de genre étaient jusqu’à trois fois plus susceptibles que les personnes cisgenres de répondre aux critères de dépression, de trouble d’anxiété généralisé, de trouble bipolaire ou de phobie sociale.
- Plus de la moitié des personnes transgenres et aux diverses identités de genre ayant participé à l’étude avaient répondu aux critères de dépression majeure, d’anxiété généralisée et de phobie sociale au cours de leur vie.
- Ces personnes étaient aussi trois fois plus susceptibles d’avoir entretenu des idées suicidaires, et six fois plus susceptibles d’avoir déjà fait une tentative de suicide.
« On illustre ici la nécessité d’avoir un meilleur filet en place pour les personnes transgenres et aux diverses identités de genre, qui subissent davantage de préjudice et de discrimination. De là toute l’importance de cette étude », explique Heidi Eccles, auteure principale et candidate au doctorat à l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa, qui a fait équipe avec des chercheurs et chercheuses de huit autres établissements universitaires pour réaliser ces travaux.
« Ce type de données devrait éclairer les décisions politiques sur les ressources à offrir et les soins à prodiguer pour l’affirmation de genre », ajoute l’auteur en chef Ian Colman, qui avait déjà publié des études sur le suicide et l’automutilation chez les jeunes transgenres.
L’équipe de recherche continuera de se pencher sur les facteurs qui favorisent la santé mentale et la résilience chez les jeunes transgenres et aux diverses identités de genre, y compris sur le plan clinique.
« On constate, compte tenu de ces chiffres en santé mentale, qu’on doit améliorer l’accès aux services de santé mentale pour les personnes transgenres et aux diverses identités de genre », affirme Nicole Racine, professeure adjointe en psychologie et co-auteure de l’étude. « Pour que ces soins fassent effet, elles doivent se sentir acceptées, comprises et épaulées socialement. »
Médias : media@uOttawa.ca