N.B. Cet article a été publié le 1er janvier 2024, en version originale anglaise, dans l’Ottawa Business Journal.
Le campus satellite de l’Université d’Ottawa à Kanata-Nord est un lieu de collaboration et de partenariats durables et mutuellement avantageux avec le secteur privé.
En près de cinq ans, on y a travaillé de concert avec plus de 120 partenaires mus par le désir de pousser l’innovation encore plus loin au sein du plus grand parc technologique du Canada.
La collaboration entre le géant des télécommunications Ciena et Shervin Shirmohammadi, professeur en génie informatique et logiciel à la Faculté de génie, est un bon exemple de partenariat fructueux.
Les origines
Ces travaux ont été entrepris il y a cinq ans grâce à un programme de financement de Mitacs, qui soutient les partenariats entre les secteurs universitaire et privé pour la recherche et l’innovation. Ciena souhaitait vérifier si l’intelligence artifielle (IA) était capable de résoudre des problèmes minant la qualité des réseaux ou causant des interruptions de service.
Le professeur Shirmohammadi n’en était pas à sa première collaboration avec le secteur privé. Cet homme passionné par la résolution de problèmes voit aussi les immenses avantages pour les étudiantes et étudiants d’acquérir une expérience pratique dans le cadre de partenariats avec une entreprise.
L’objectif initial du projet consistait à utiliser l’IA pour détecter en amont et prévenir les problèmes de réseau afin de stabiliser les services de diffusion vidéo en continu, comme YouTube et Netflix.
Constatant son immense réussite, Ciena a voulu tenter l’expérience d’appliquer cette solution à de plus grands réseaux. Les deux partenaires ont demandé une subvention De l’idée à l’innovation, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), afin de financer l’étape suivante en route vers la commercialisation de leur produit.
La panne du réseau de Rogers en 2022, apparemment causée par un problème de mise à niveau, illustre l’importance de la technologie de pointe basée sur l’IA conçue par Ciena et l’Université d’Ottawa, qui apporte une nouvelle solution analytique aux fournisseurs de services de télécommunications afin de détecter les causes fondamentales des problèmes avant qu’ils ne surviennent.
Les partenariats université-entreprise, une valeur sûre
En plus de la satisfaction personnelle et professionnelle d’avoir résolu un problème, chaque partie tire des avantages particuliers du partenariat.
Pour Ciena, c’est la découverte de solutions utiles et innovantes adaptées à son milieu, et l’accès aux infrastructures et à l’expertise de l’Université d’Ottawa. « Cette collaboration nous a permis de poursuivre une recherche exploratrice fondée sur la curiosité, qui est la clé de l’innovation », déclare Chris Barber, directeur principal de la science des données de la division Blue Planet de Ciena.
En participant à la mise au point d’une solution qui répond à un réel besoin, l’Université d’Ottawa a aussi profité de ce partenariat, qui lui a permis de développer et de diffuser de nouvelles connaissances tout en offrant à des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs une expérience pratique de collaboration avec une entreprise.
« Pour nos doctorantes et doctorants, c’est une expérience non universitaire très enrichissante, souligne le professeur Shirmohammadi. L’acquisition de compétences pratiques à même le milieu est le meilleur moyen de se préparer au marché du travail. »
Les retombées
La plus grande récompense des deux parties, c’est de constater les effets concrets de leur travail.
Ciena est aujourd’hui titulaire de la propriété intellectuelle, qui comprend trois brevets, issue de ces travaux. La solution intégrée à son offre de produits renforce et stabilise ses infrastructures dans le monde entier.
En contribuant à la création d’une solution concrète, en tirant parti de subventions de recherche qui favorisent les partenariats universités-entreprises et en offrant à sa population étudiante des occasions exceptionnelles de perfectionnement, l’Université d’Ottawa a rehaussé le rayonnement et les retombées de ses activités de recherche.
« Tout cela n’aurait pas été possible sans l’Université d’Ottawa et les subventions destinées aux collaborations en recherche, car il faut souvent des années d’essais et erreurs pour aboutir au résultat voulu et produire un rendement de l’investissement, assure Chris Barber. En général, les entreprises croient qu’un effort qui n’est pas immédiatement rentable est un échec, mais moi, je pense que la persévérance est mère des plus grandes réussites. »
Or, la plus grande surprise vient probablement de l’IA elle-même. En effet, d’après le professeur Shirmohammadi, le produit mis au point a avancé une solution que l’intelligence humaine aurait certainement rejetée.
« L’IA a mis tous les flux vidéo dans un seul lien, ce que personne n’oserait faire, par crainte d’entraîner une congestion, explique-t-il. C’était une idée inusitée, et pourtant, l’IA avait raison. »
De toute évidence, de tels partenariats offrent un terreau fertile pour la créativité et l’innovation, en plus de favoriser la résolution de problèmes complexes et l’acquisition d’une précieuse expérience pour démarrer une carrière au privé sur les chapeaux de roues.
Vous envisagez une collaboration avec l’Université d’Ottawa? Communiquez avec l’équipe de Kanata-Nord pour discuter des possibilités.