Stéphane Brutus a grandi dans le quartier Rosemont, à Montréal, avec vue sur le stade olympique — surnommé « The Big-O » en anglais —, la toile de fond parfaite pour un enfant actif très porté sur les sports. Aujourd’hui, il entame le prochain chapitre de sa carrière dans un tout nouveau décor, comme doyen de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa.
Le jeune sportif qu’il était ne se destinait pas du tout à une carrière universitaire, et encore moins au décanat. En fait, ses études universitaires étaient déjà bien entamées lorsque Stéphane Brutus a découvert un nouveau « sport » — la recherche — et s’est rendu compte que l’enseignement supérieur ne se résumait pas aux cours magistraux dans des auditoriums. C’est là qu’il a commencé à se voir dans ce milieu.
Après avoir travaillé 23 ans à Concordia comme professeur, et occupé le poste de doyen par intérim à l’École de gestion John Molson durant un an et demi, Stéphane Brutus commencera son décanat à Telfer cette semaine. Il remplace le professeur François Julien, qui a été doyen de 2010 à 2020 (deux mandats). Le professeur Wojtek Michalowski était doyen par intérim depuis l’été 2020.
Avant son entrée en fonction le 9 mars, le doyen Brutus s’est prêté au jeu de l’entrevue afin de se présenter et de parler de sa vision des mois et années à venir pour Telfer.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus dans votre nouveau rôle à Telfer?
Facile : même si c’est une très bonne école, Telfer passe encore un peu sous le radar dans le milieu canadien de l’enseignement supérieur en gestion. Bien sûr, elle doit continuer de se développer, mais elle est déjà solide. Elle gagnerait surtout à mieux se faire connaître. C’est ce qui m’enthousiasme le plus : la perspective de faire rayonner Telfer.
Comme chercheur, vous êtes un spécialiste de la gestion du rendement et de la rétroaction. En quoi vos spécialités influencent-elles votre style de gestion?
Un professeur de marketing verrait probablement les choses sous l’angle de la marque. Un professeur de finance, sous l’angle des ressources financières. Mon point de vue est celui d’un professeur de gestion des ressources humaines. Telfer est la somme des gens qui l’animent : son corps professoral, son personnel, sa population étudiante. Je crois fermement en l’importance du perfectionnement. Les professeurs et professeures doivent pouvoir progresser dans leur enseignement, leurs recherches et leurs responsabilités tout au long de leur carrière. Il en va de même pour le personnel et, bien sûr, les étudiants. Je tiens vraiment à ce que nos gens aient accès, au sein de notre système, à des possibilités de perfectionnement qui leur permettront de s’épanouir au travail et dans leur vie personnelle. Mon rôle, tel que je le conçois, est de réunir les conditions propices à cet épanouissement, à Telfer et à l’Université d’Ottawa.
Quelle est votre vision pour Telfer à court et à long terme?
À court terme, j’ai deux objectifs : revitaliser nos programmes — ce qui selon moi peut se faire assez rapidement, en quelques années — et maintenir notre bel élan en recherche. À long terme, je pense que l’objectif sera d’augmenter la visibilité de l’École et de renforcer sa réputation au Canada et à l’international. Nous y parviendrons en créant des alliances avec d’autres écoles de gestion, en donnant accès à nos programmes aux quatre coins du monde et en créant des centres de recherche internationale de premier plan.
Que voudriez-vous dire à vos collègues du campus à la veille de votre entrée en poste?
Je tiens à faire tomber les barrières au sein de Telfer, mais aussi à travailler avec les autres facultés de l’Université. Une foule de possibilités s’offrent à nous. Supposons que vous étudiez les beaux-arts ou la physiothérapie : comment Telfer peut-elle vous aider à acquérir les connaissances dont vous avez besoin pour lancer votre galerie ou votre clinique lorsque vous serez diplômé? Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont nous pouvons créer des programmes innovants qui sont à la fois utiles pour le marché et bénéfiques pour nos étudiantes et étudiants.
Comment prévoyez-vous occuper vos temps libres dans votre nouvelle région?
Je m’investis toujours beaucoup au travail, mais il est essentiel pour moi de retrouver l’équilibre avec des activités qui me permettent de me détendre. J’ai bien hâte de voir jouer les Gee-Gees, d’assister au match Panda, de voir du basketball, de la lutte et bien plus encore car je suis un véritable fan de sports.
J’ai aussi très hâte de jouer au disque d’équipe (ultimate frisbee). J’espère trouver une équipe qui me prendra malgré mon âge vénérable et le fait que je ne cours plus aussi vite qu’avant. Comme je joue beaucoup au tennis, je voudrais aussi me joindre à la communauté de tennis à Ottawa et trouver des partenaires qui me pousseront à me dépasser.
Tout le monde à l’Université d’Ottawa se réjouit de votre arrivée, mais ce n’est sûrement pas facile de quitter Concordia après 23 ans. Comment vivez-vous la transition?
L’accueil chaleureux que j’ai reçu à l’Université d’Ottawa m’a fait chaud au cœur. Après tant d’années au même endroit, je quitte toute une famille de bons amis et de collègues à Concordia, et ce n’est vraiment pas facile. Toutefois, l’accueil que j’ai reçu ici m’a réconforté et m’a fait sentir que j’avais fait le bon choix.
Tous les étudiants et étudiantes de Telfer sont invités à une conversation informelle avec le doyen Brutus le lundi 15 mars à 10 h 30. L’inscription est obligatoire.
L’École de gestion Telfer est fière de compter quelque 4 300 étudiantes et étudiants, 200 membres du corps professoral et plus de 25 000 diplômées et diplômés. Que ce soit par l’enseignement, la recherche ou les conseils stratégiques, son objectif est toujours de faire progresser le Canada vers les plus hauts sommets.