Depuis la semaine dernière, les étudiantes en médecine Heidi Li et Simran Aggarwal, dans un tourbillon de courriels, ont recruté plus de 70 bénévoles étudiants en médecine et les ont jumelés à 50 professionnels de la santé qui avaient soumis des demandes de soutien.
L’initiative permet de jumeler la famille d’un professionnel de la santé dans la région d’Ottawa avec un étudiant ou une étudiante en médecine qui possède de l’expérience en gardiennage, sait prendre soin d’enfants ou encore est en mesure d’aller faire des petites courses.
« Même si nous ne pouvons pas actuellement travailler dans les hôpitaux, nous pouvons appuyer le personnel de santé – pas seulement les médecins, mais aussi les professionnels de la santé comme les infirmières et les travailleurs sociaux », déclare Heidi Li, une étudiante de troisième année en médecine qui a dû interrompre son stage à cause de la pandémie de COVID-19. « Dans le contexte actuel, il est très important de sentir que nous ne sommes pas seuls, qu’il y a un bon côté à toute la négativité ambiante, à toute la peur que nous éprouvons, et ce bon côté, c’est que nous pouvons nous mobiliser en tant que communauté et nous aider les uns les autres. »
« Comme étudiants et étudiantes en médecine, nous sommes formés à prendre soin des autres et à être des leaders. Nous voulons aider de toutes les façons possibles », renchérit Simran Aggarval, qui en est à sa deuxième année à l’Université d’Ottawa.
En tant que futures médecins, les deux étudiantes savent qu’elles pourraient un jour elles aussi avoir besoin d’aide pendant qu’elles sont occupées à sauver des vies.
Jusqu’à maintenant, les tâches effectuées par les bénévoles vont du gardiennage pour une mère monoparentale avec trois enfants à la cueillette de provisions pour un urgentologue qui se trouve en quarantaine.
« Nous avons reçu des demandes adorables. Par exemple, un parent nous a dit que ses trois enfants étaient très mignons et bien élevés… Ça fait vraiment chaud au cœur. Ce que nous faisons a un réel impact. »
« Les fournisseurs de soins de santé ont particulièrement du mal avec la fermeture des écoles. Il est déjà difficile de trouver rapidement quelqu’un pour garder ses enfants dans des circonstances normales, alors imaginez en ce moment… En tant qu’étudiants et étudiantes en médecine, nous avons fait l’objet de vérifications d’antécédents criminels, notre dossier d’immunisation est à jour et nous sommes formés en premiers soins. C’est quelque chose qui rassure beaucoup les parents », affirme Heidi Li.
Selon Simran Aggarval, les 17 écoles de médecine canadiennes participent d’une manière ou d’une autre à l’initiative, et l’idée commence à faire son chemin aux États-Unis et en Australie. Le modèle en place à l’Université d’Ottawa n’est pas affilié à la Faculté de médecine, mais suit plutôt des règles fixées par des étudiants et étudiantes en médecine de la Schulich School of Medicine and Dentistry de l’Université Western, à London en Ontario.
Ces règles imposent entre autres de jumeler chaque étudiant ou étudiante avec seulement une famille afin de minimiser le risque de propagation de la COVID-19. On demande également aux étudiants et étudiantes de ne pas se porter volontaires s’ils ont récemment voyagé, s’ils ont été en contact étroit avec quelqu’un atteint de la COVID-19 ou s’il est probable qu’ils rendent visite à des personnes âgées ou vulnérables.
Un travailleur de la santé a transmis ce message aux étudiants : « Je voulais simplement tous vous remercier du fond du cœur de faire ceci. C’est le genre de gestes qui me redonnent foi en l’humanité. »