Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, se bat depuis longtemps pour les droits des femmes, la justice sociale et l’égalité des sexes.
Le 16 novembre 2022, au moment d’accepter le doctorat honorifique que lui décernait l’Université d’Ottawa, elle a rendu hommage aux personnes qui l’ont inspirée ainsi qu’à toutes les femmes qui luttent pour la paix au beau milieu de la guerre. Elle a aussi lancé un rappel sans équivoque.
« À mon sens, cette distinction ne m’est pas simplement accordée pour le travail que j’ai accompli jusqu’ici. Pour moi, c’est une sonnette d’alarme, un appel à l’action : on doit en faire plus pour l’humanité. Les violences sexuelles commises en période de conflit ont recommencé à faire les manchettes, et leur présence constante sur les champs de bataille du 21e siècle continue d’ébranler notre conscience collective, » a-t-elle affirmé.
Une longue et brillante carrière
Encore aujourd’hui, Pramila Patten demeure habitée par les conseils de son père et de sa grand-mère, qui lui ont toujours dit que son avenir ne tenait qu’à elle. C’est ce qui l’a motivée à faire une double carrière, en pratiquant d’une part le droit des sociétés, et en militant d’autre part pour les droits de la personne, les droits des femmes et l’égalité des sexes.
De 2003 à 2017, Pramila Patten a siégé au comité veillant à la mise en place de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Elle a aussi présidé le groupe de travail sur la recommandation générale no 30 de l’ONU sur les femmes dans la prévention des conflits, les situations de conflit et les situations d’après conflit.
Par ailleurs, elle a été membre de plusieurs panels et projets de haut niveau, notamment de groupes consultatifs chargés de l’étude mondiale sur la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la question « femmes, paix et sécurité » et de l’Observatoire des droits des femmes africaines au sein de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique; elle a aussi siégé à la Commission internationale d’enquête sur le massacre de Guinée Conakry survenu le 28 septembre 2009.
De nationalité mauricienne, Pramila Patten est membre de l’Honourable Society of Gray’s Inn et pratique le droit depuis 1982.
Un appel à l’action
Pendant la cérémonie, l’avocate et militante a rappelé que l’exclusion et l’oppression des femmes se poursuivent dans de nombreux pays, et que les cas de violence à leur endroit continuent d’abonder. En recevant son diplôme honorifique, elle s’est engagée « à travailler sans relâche pour transformer les aspirations des femmes en obligations légales et les déclarations politiques en résultats concrets ».
Elle nous a aussi invités à passer à l’action, en nous rappelant notamment les paroles de l’une de ses plus grandes sources d’inspiration, Nelson Mandela : « après avoir gravi une haute colline, tout ce que l’on découvre, c’est qu’il en reste beaucoup d’autres à gravir. »
À l’occasion de la Série de conférences Alex-Trebek, le 17 novembre 2022, Pramila Patten est revenue sur l’évolution de son mandat comme représentante spéciale à l’ONU depuis 2009; elle a aussi parlé de ses priorités stratégiques pour lutter contre la violence faite aux femmes.