Lorsque le président des États-Unis, Joe Biden, a reçu son vaccin contre la COVID-19 peu de temps avant son investiture, toutes les caméras étaient braquées sur lui. La scène que vous voyez sur la photo ci-haut ne vous est surement pas inconnue. Toutefois, la personne qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui se tient juste à côté. Celui qui a administré la deuxième dose du vaccin à M. Biden est le diplômé en sciences infirmières de l’Université d’Ottawa Ric Cuming (B.Sc.Inf. 1989).
Comment se sent-on lorsqu’on est au cœur d’un moment historique comme celui-ci? C’est ce que nous avons voulu savoir durant notre entretien avec ce fier diplômé qui mène une brillante carrière dans les soins de santé aux États-Unis.
Cette entrevue a été abrégée par souci de concision.
Quel effet ça fait de rencontrer le président des États-Unis dans des circonstances aussi stressantes et sous les yeux de toute la planète?
Tout était très professionnel et réglé au quart de tour. Les services secrets américains montaient la garde dans tout le périmètre. J’étais installé dans une pièce qui avait été soigneusement inspectée au préalable et munie de tout ce dont j’avais besoin et l’équipe du président m’avait averti qu’il y aurait plusieurs journalistes.
J’ai réussi à ignorer tout ce qui se passait autour de moi pour me concentrer sur l’essentiel : mon travail d’infirmier et mon patient. Il se trouvait simplement que j’avais la tâche de vacciner le président des États-Unis!
Le président Biden a commencé par me remercier d’être là. Il m’a posé des questions sur mes collègues de ChristianaCare. Il voulait savoir comment nous tenions le coup durant cette pandémie tout en nous occupant de nos patients, de nos familles et les uns des autres. Il tenait sincèrement à s’assurer que nous avions tout ce dont nous avions besoin pour prendre soin de nos patients et de nous-mêmes. Nous avons aussi parlé des soins de santé à domicile, une question qui lui tient particulièrement à cœur.
Je n’avais pas saisi l’importance du moment jusqu’à ce qu’un ami me dise : « À partir de maintenant, chaque fois qu’une personne fera une recherche sur la COVID-19 et la réponse des États-Unis, c’est sans doute ton nom et ta photo qu’elle verra. »
Le privilège de donner la seconde dose du vaccin contre la COVID-19 au président Biden est un moment fort de ma carrière d’infirmier. Pour un Canadien émigré aux États-Unis, c’était encore plus impressionnant : c’est moi, un Canadien, qui allait vacciner le prochain président des États-Unis.
Comment avez-vous été choisi pour donner la deuxième dose de vaccin au président Biden?
En fait, ça s’est fait très rapidement! C’est la directrice des services de santé du personnel qui lui avait donné la première dose. Puis, notre chef des opérations m’a simplement demandé si je voulais administrer la deuxième. J'ai évidemment accepté.
Sur le coup, je n’y ai pas trop porté attention. Le rendez-vous était prévu une semaine et demie plus tard et je me suis dit qu’il avait de fortes chances d’être déplacé ou annulé vu l’horaire incroyablement chargé du président.
Parlez-nous un peu de vos études à l’Université d’Ottawa. Comment vous ont-elles préparé à votre carrière?
Je suis né et j’ai grandi à Montréal. J’ai fait mes études en soins infirmiers au collège John Abbott et j’ai obtenu mon diplôme en 1984. J’ai travaillé en santé pendant quelques années, pour ensuite entreprendre mon baccalauréat en sciences infirmières à l’Université d’Ottawa de 1986 à 1989.
Mes études de baccalauréat m’ont permis de me perfectionner comme infirmier et d’acquérir des compétences en leadership et une appréciation fondamentale de la démarche infirmière et de la science.
Pendant mes études, j’ai travaillé à temps partiel à l’unité des soins intensifs de l’Hôpital général d’Ottawa, puis au Civic, jusqu’à ce que je déménage aux États-Unis. Aujourd’hui, je suis chef des soins infirmiers et président des soins à domicile chez ChristianaCare à Wilmington, au Delaware.
Pourquoi avez-vous choisi de faire carrière dans le domaine de la santé?
Je me suis toujours beaucoup intéressé aux sciences et aux sciences humaines. J’aime passionnément prendre soin des autres. Pour moi, les soins infirmiers sont à la fois une science et un art. La démarche infirmière est une science, mais prendre soin des autres, des êtres humains, de l’humanité, est un art.
Si vous avez des amis, des proches ou des enfants qui manifestent un intérêt particulier pour les sciences et qui aiment prendre soin des autres, encouragez-les à envisager une carrière en soins infirmiers. C’est une profession immensément gratifiante qui offre de nombreux débouchés. La relève en soins infirmiers est une question dont nous devons tous nous préoccuper, et c’est encore plus vrai en ce moment.
Que retenez-vous de votre rencontre avec le président Biden?
Ça représente un moment où, après une année dévastatrice dans l’histoire de l’humanité, l’espoir renaît et la promesse d’un avenir en santé se concrétise.
Je n’ai jamais éprouvé autant de reconnaissance pour l’instruction que j’ai reçue à l’Université d’Ottawa. C’est ce qui m’a donné les compétences en leadership nécessaires pour bâtir la carrière que j’ai aujourd’hui et qui m’a amené à vacciner le président des États-Unis d’Amérique. J’y ai acquis la confiance qu’il me fallait pour participer pleinement à ce moment historique.